La peur en temps de CORONAVIRUS
Fernando de Amorim
Paris, le 24 mars 2020
Un confinement peut être le moment de sortir de la routine, celle que vous vivez depuis des années : le même sexe sans amour, la même américanisation (McDo, Coca, dodo), la même fumette.
Certes, tout le monde ne pourra pas vivre une vie de rêves… parce que cela n’existe que dans les « réso sossiaux ».
La peur est la preuve que le danger est là : si le lecteur ne prend pas soin de son organisme, ce dernier risque de lâcher avant l’époque estimée par les statistiques médicales. La peur, au contraire de l’angoisse, a un objet reconnaissable. L’objet de votre peur est que vous savez que votre vie passe et que vous ne vous enlacez pas à elle. Vous savez, et la peur a la fonction d’attirer votre attention à votre insolence envers elle.
C’est comme vouloir parler de la peur provoquée par le coronavirus aux enfants. Pour parler de la vie du virus, de sa mort à lui et de la vôtre – si c’est le virus qui gagne la partie –, il faut d’abord être très à l’aise avec sa propre existence. Cette aisance quelques-uns l’acquièrent, d’autres ne l’ont pas encore acquise, enfin d’autres, ne l’acquerront jamais.
Posséder la vie jamais. Impossible.
Soyons humble. Acquérir, oui. Cela, le temps d’un instant.
Si le présent texte vous laisse indifférent, lecteur, c’est parce que nous sommes dans la première catégorie, celle de la race des heureux : une poignée de joie et c’est bon pour la journée. Et quand la journée démarre mal, il est possible de s’accrocher au dicton : « Quand ça ne va plus de tout, baise un coup ! ».
Il est vrai que quelques-uns ont cette aisance à la vie dès leur naissance.
J’ai construit ma disponibilité à la joie avec ma psychanalyse personnelle.
Pour ceux qui n’ont pas encore acquis cette aisance, mais qui sont en psychanalyse, je pense qu’ils sont sur la bonne voie. Laquelle ? Demandent-ils.
Mais, celle de leur désir, quel Diable !
Pour le troisième groupe, il faut les laisser tranquilles.