Fernando de Amorim
Paris, le 15 octobre 2022
À la sortie d’une psychanalyse, il est possible de repérer la construction d’un savoir sur le désir de l’Autre. Le psychanalyste, quant à lui, a la responsabilité de connaître le cheminement et la cartographie de la cure. C’est sa responsabilité de théoriser ce qu’est une psychanalyse avec l’intention de la rendre scientifique. L’objet a guide la pratique pour l’analyste. Je pense que c’est le grand Autre barré qui guide la clinique psychanalytique, par la voie des associations libres.
Si Freud pensait que l’objet de la pulsion cherche à atteindre son but, il me semble qu’il faut voir l’objet de la pulsion comme l’objet qui vise à accomplir son but. Quelques analystes mettent en évidence la satisfaction génitale comme stade ultime de la maturation sexuelle. Je fais une distinction entre la satisfaction comme réparation d’une offense et l’accomplissement comme une mise à exécution. Je pense que le manque est constitutif car le sujet n’a jamais eu. Aucun objet ne lui appartient. La chute de l’objet c’est un savoir castré car l’être n’a jamais eu aucun objet. C’est avec cette reconnaissance qu’il devient sujet. Ce qui détermine la sortie d’une psychanalyse c’est le rapport du sujet avec l’objet de la pulsion.
Le renoncement à la jouissance d’être objet de l’Autre (A), comme disent quelques analystes, n’est pas suffisant pour déterminer la sortie d’une psychanalyse. Il est important que l’être renonce à ses accouplements avec l’Autre (A), et qu’il puisse commencer à construire son désir à partir de l’Autre (Ⱥ).
Quelques analystes parlent de satisfaction liée à l’objet de la pulsion. Il ne s’agit pas, je le répète, de satisfaction mais d’accomplissement. Il faut sortir la psychanalyse de cette relation imaginaire de lecture de l’objet. Au milieu du XIIe siècle, la satisfaction faisait référence à l’acte par lequel on obtient la réparation d’une offense car cette relation est imaginaire, différemment de l’accomplissement qui est, au début du XIIIe siècle, la mise à exécution d’un désir. Et comme le désir est activé à partir du rien, il est du registre de l’impossible. J’y reviendrai.
La pulsion est une organisation, l’objet circule à l’intérieur de cette organisation. L’organisation est l’état d’un corps organisé et la pulsion est un corps organisé et non plus « notre mythologie » comme Freud l’a écrit dans ses Nouvelles conférences . À la sortie d’une psychanalyse, l’être prend ses distances avec la pulsion de mort et, grâce à la Durcharbeitung, il ne prend pas ses distances avec la pulsion du mort, comme disent quelques analystes, mais il fait en sorte que la résistance du Ça puisse ralentir cette rencontre ultime par la chute de l’objet a. La preuve est le changement du mode de jouissance, de la présence joyeuse de la jouissance génitale, la satisfaction d’être, après avoir réglé sa relation à l’Autre (A), et enfin, l’accomplissement pulsionnel caractérisé par l’ἔργον, comme écrit Lacan.
La traversée du fantasme est imaginaire quand elle est orchestrée par le Moi, la chute de l’objet a est symbolique pour l’être avec des conséquences dans sa réalité et dans son rapport au Réel.
La vraie traversée du fantasme est une opération symbolique qui traverse le fantasme originaire et marque le Moi d’un bout à l’autre de manière indélébile. Dans la chute de l’objet a, le Symbolique traverse l’être. Cette traversée produit des conséquences dans sa réalité et dans son rapport au Réel.
L’objet amour, comme l’écrivent quelques analystes, c’est l’objet du transfert propre à la psychothérapie. Ce qui m’intéresse, c’est l’objet de la pulsion et l’accomplissement par la castration de l’être (ɇ) pendant la psychanalyse, devenu sujet ($), à la sortie de sa psychanalyse.
Si Lacan utilise la formule du fantasme ($ ◇ a), je propose, à partir de Freud et de Lacan, mon schéma freudo-lacanien de la pulsion :
Le lecteur doit imaginer que le carré vide de gauche était rempli de libido précédemment et c’est cette libido qui maintenant remplit le cercle à droite. Comme la quadrature ne remplit pas le cercle, les quatre poches vides représentent des objets a. Ces objets ont la fonction de mettre en marche la dynamique du désir.
Dans mon schéma de la pulsion, il n’y a pas de place pour le fantasme.
Quelques analystes pensent que l’analysabilité d’un sujet se juge à la demande. Je ne suis pas d’accord avec une telle affirmation. L’analysabilité de l’être – qui, soit dit en passant, n’est pas encore sujet –, est jugée par le grand Autre barré (Ⱥ). C’est ce dernier, avec l’être et le Moi, qui décident si une psychanalyse est possible ou non.
Le psychanalyste n’a pas son mot à dire, il a à supporter le transfert. Quand il pense qu’il l’a à dire ce mot, c’est son Moi qui le décide, ce qui l’installe dans la position d’analyste.
Dans la demande à l’Autre, se trouve « a → A », quand l’Autre demande, on trouve « A → a ». Dans la première formule se trouve la demande dans ce qu’elle a d’imaginaire, dans la deuxième formule, le bras verbal de l’organisation intramoïque qui écrase le Moi.
La demande n’est pas équivalente à l’objet a. L’objet a c’est l’objet du fantasme pour Lacan. Cependant, et je prends mes distances avec la proposition lacanienne, l’objet a que le psychanalyste doit viser pendant et jusqu’à la sortie de la cure, c’est l’objet de la pulsion. Les conséquences de cette opération sont radicalement différentes pour ce qui est de la sortie d’une psychanalyse. Quelques analystes écrivent qu’ils ne savent pas quelle est la cause de leur désir, d’autres disent ne pas vouloir faire ceci ou cela parce que ce n’est pas leur désir. Je tiens à affirmer que personne ne sait ce qu’est le désir. C’est après une psychanalyse, après la construction, que l’être reconnaitra le désir qui l’animait. C’est à ce moment qu’il pourra dire : « J’avais désiré ceci ! ».
Le désir de l’être (d), est la conséquence de la pulsion (p), cette dernière est animée par la libido (l), qui est animée par l’objet a en tant que rien { }. Ce qui donne théoriquement :
Avant la psychanalyse : { } → l → p → d
Pendant la psychanalyse : d → { }
Après la psychanalyse : { }
Dans la vie, avant la psychanalyse, cette construction est créée, du rien vers le désir. Les autres objets, voix, regard, chiure, sont déjà des objets substituts de l’objet a par excellence, le rien.
Quelques analystes parlent de désubstantialiser une fois pour toute l’objet a. Comment le désubstantialiser si le fantasme et les objets substitutifs que je viens d’énumérer sont maintenus dans les parages de la conduite de la cure ?
Dans ma proposition, la visée est l’objet de la pulsion. J’ai exclu le fantasme de sa relation à l’objet a.
C’est à la sortie d’une psychanalyse que l’être barré (ɇ), devient sujet barré ($). Le travail du psychanalyste est, à partir d’une présentation de possible sortie de psychanalyse – avec un point d’interrogation –, de théoriser ce qu’est une psychanalyse.
Une sortie de psychanalyse est l’arrivée à bon port ou l’arrivée à un convenable mouillage. C’est aussi un accouchement, pour l’être, de sa condition de sujet. C’est une responsabilité, une charge, un poids. Ce poids est « moins lourd qu’une main d’enfant ». Le poète continue :
« Les guerres, la faim, les disputes au cœur des maisons
ne prouvent rien si ce n’est que la vie mène son train
et que tout le monde ne s’est pas libéré encore.
D’aucuns ayant trouvé barbare le spectacle
ont préféré (les délicats) mourir. »
C’est ici que commence la théorisation de la réunion de mardi (11.X.2022). Pour le candidat, une sortie de psychanalyse est le résultat d’un accouchement et prend la forme d’un commencement : « cette sortie est davantage la marque d’un commencement », écrit-il. S’il n’y a plus de symptôme, s’il y a traversée du fantasme, s’il y a reconnaissance que l’Autre est barré, si ça jouit autrement, donc jouissance traversée par la castration, si l’objet a est marqué par le rien – entre l’être en psychanalyse et le sujet du commencement se trouve le rien –, est-il possible d’envisager que l’objet pulsionnel ait castré effectivement le sujet, l’honorant d’une barre, et ait mis en route une nouvelle existence humaine où il est responsable de construire son désir, d’élever son rapport aux autres, à l’Autre et au Réel ? Ce n’est pas à l’auteur de ses lignes d’y répondre. C’est aux psychanalystes de l’École.
En revanche, je me suis intéressé au mouvement libidinal, pulsionnel, désirant des psychanalystes du RPH pendant la réunion.
Dans une sortie de psychanalyse, il n’y a pas d’objet à donner ou d’objet à retenir puisque le sujet ne possède aucun objet. Il se débarrasse des objets imaginaires, construit des objets symboliques, mais reconnaît qu’il ne possède aucun objet réel.
Un fantasme comme celui de femme castrée est un fantasme qui évite au Moi de reconnaitre le rien, rien qui, à la fin Xe siècle, indique étymologiquement aucune chose. La crainte d’être destitué de la position imaginaire ne destitue pas pour de vrai, il faut la preuve de cette destitution. C’est qui est attendu du candidat. Quand Faugeras écrit « Témoignage de ma sortie de psychanalyse », il « assume » qu’il est sorti de psychanalyse à partir du dénouement des symptômes. Il s’autorise de lui-même. La réunion du mardi 11.X.2022, vise « les quelques autres » de la formule lacanienne. C’est ici que je compte avec les psychanalystes de l’École. Ai-je été bien servi ? À la gloutonnerie. La formule est de Lacan dans La logique du fantasme, séminaire qui sera ma référence ici.
Faugeras affirme que plutôt qu’une fin, sa sortie est un commencement. Je le prends au mot.
Pour les analystes, la chute de l’objet a, concerne le transfert et la position de l’analyste. Je pense que la chute de l’objet a s’applique au travail réalisé par l’être, représenté par un « e » barré (ɇ), et qu’il porte le résultat de ce travail dans la position de sujet, représenté par un « S » barré ($).
Le psychanalyste, quant à lui, tel le hollandais volant, ne touche pas terre. Il navigue dans les eaux de l’océan Inconscient à transporter des êtres souffrants vers leur bon port. Il ne touche pas terre, dis-je. C’est l’impossible de la position du psychanalyste. Après construction et assomption de son rapport à son propre désir, il vit avec son manque, puisque l’objet perdu est inaccessible. Il existe avec les moyens du bord.
Dans mon schéma freudo-lacanien de la pulsion, les quatre poches vides indiquent qu’assouvir l’objet est impossible, et pourtant, c’est cet impossible qui nourrit la dynamique pulsionnelle. Ainsi, la chute de l’objet a est l’indicateur pour l’être devenu sujet, que c’est maintenant que commence sa responsabilité envers son rapport à l’Autre barré, à l’autre son semblable, au Réel. Il ne pourra plus s’esquiver en disant que c’est la faute de maman et de papa, de la génétique ou à pas de chance. Il est entièrement responsable de ces faits, gestes et paroles. Il accepte son allégeance au Réel et il se reconnait comme effet du langage.
La remarque de Laure Baudiment, à savoir « Je fais confiance à Julien Faugeras », ne concerne pas le Moi mais l’être. Cette soumission de l’être à l’Autre barré est vécue par lui comme castration et non comme frustration. Et si frustration il y a, elle est temporaire et surtout supportable. Est-ce le cas ? C’est aux psychanalystes de l’École d’y répondre. Je n’ai pas voix au chapitre.
À la sortie de psychanalyse, il n’est plus question de relation duelle entre mère et enfant mais de la mise à la castration de la relation duelle avec l’objet œdipien.
Une sortie de psychanalyse met en évidence, pour le sujet, la castration de l’Autre barré (Ⱥ). Il devra assumer, dorénavant, seul sa responsabilité de sujet castré et non attendre que maman le réveille pour aller consoler son rejeton au milieu de la nuit. C’est l’Autre barré, « l’Autre marqué » dira Lacan, qui fonde le savoir, les philosophies, les sciences. L’Autre non barré invente des connaissances, déréglées ; il instaure, grâce à son cerbère habillé en chefaillon, petit maître – il est reconnaissable dans l’histoire humaine d’hier et d’aujourd’hui –, des idéologies religieuses, politiques, sociétales. Les analystes n’échappent pas à cette liste à ânes. Les psychanalystes devraient s’abstenir. Le garde-fou que je leur ai offert se matérialise dans ma proposition que la psychanalyse du psychanalyste est sans fin. Et cela pour protéger la psychanalyse et surtout le psychanalysant du Moi du psychanalyste. Pas plus tard qu’hier, le 13 octobre 2022, j’avais ajouté l’amour dans cette opération : c’est par amour de soi-même que le psychanalyste s’offre ce cadeau de continuer hebdomadairement à parler librement ses pensées auprès d’un psychanalyste.
Le petit a pour Lacan, dans le chemin que trace l’analyse, c’est l’analyste. Il faut revoir cette copie.
À la sortie d’une psychanalyse, le sujet s’émancipe de son Moi. Pour Lacan, « le langage, dans sa pratique radicale, est solidaire de quelque chose qu’il va nous falloir maintenait réintégrer, concevoir de quelque façon sous le mode d’une émanation de ce champ de l’Autre, à partir de ce moment où nous avons dû le considérer comme disjoint. ». Cette longue citation de la leçon du 22 février 1967 m’éloigne de la logique lacanienne. Une émanation – émaner veut dire provenir d’un corps sans que celui-ci diminue de substance, ou tirer son origine de – va dans le sens opposé de mon expérience de psychanalysant et de clinicien. Sans dégonflement du Moi du sujet, sans castration radicale du Moi – au point que ce dernier soit béant d’un bout à l’autre tel un canal du Panama – pour les candidats à devenir psychanalyste, sans désolidarisation radicale et assumée de l’être à l’encontre de son Moi, sans détachement du sujet (S barré) de son a, l’autre, l’objet, référence à la formule du fantasme, pas de sortie de psychanalyse. Il ne s’agit pas de marquer, ce qui fait le poinçon, mais d’ouvrir d’un bout à l’autre, si le poinçon se fait poinçonneuse, une voie qui permet à l’être accroché à l’Autre barré et à ses signifiants qui lui sont propres – les signifiants de la castration et de vérité – de circuler librement.
Cela ne risque-t-il pas de rendre fou le candidat de structure psychotique ou perverse ? C’est au clinicien de naviguer selon les moyens du bord. Mais il n’est pas question de dégrader la psychanalyse et de la soumettre à la volonté du Moi, qu’il soit psychotique, pervers ou névrosé au nom de son horreur de la castration ou « de son acte ». Les mangeurs de confiture reconnaîtront les leurs.
En 1967, Lacan ouvre une leçon avec la citation latine « Non licet omnibus adire Corithum ». De même, je pense que la psychanalyse en tant que navigation, pour l’être et en tant que conduite pour le clinicien, n’est pas pour tout le monde. À mes débuts, l’argument était l’argent. Une psychanalyse n’est que pour les argentés. Avec la CPP, Consultation Publique de Psychanalyse, j’avais montré que cet argument était faux. La psychanalyse n’est pas réservée aux riches, ni plus facile pour les chameaux (Matthieu 19 ; 24), mais à l’être qui désire la castration.
Pour Lacan, « il n’y a pas de mâle, sans femelle ». Et ceci, continue-t-il, « est de l’ordre du Réel ». Il est attendu que, dans la position de psychanalyste, le féminin perce à jour. Est-ce le cas ? Je n’ai pas constaté ni chez les psychanalystes de l’École, ni chez le monsieur qui avait été accepté dans leur rang, pour preuve le courriel virulent que ce dernier avait adressé à ses copines, moins de 24 h après avoir été reconnu en tant que faisant partie de leur groupe. En d’autres termes, au contraire d’apprendre ce que ses collègues lui indiquaient, il est parti à la guerre avec les mêmes armes : l’interprétation sauvage.
Est-ce désespérant ? Pas pour l’auteur de ces lignes, puisque c’est le commencement.
Lacan évoque la difficulté de la position du psychanalyste et la jouissance qu’il tire d’en occuper la place. De même, il parlera, quelques pages plus loin, des valeurs de jouissances attachées à leurs positions de psychanalyste. Un psychanalyste ne jouit pas de sa position, je ne peux pas en dire de même de l’analyste. Mais, il est vrai, avec Lacan, « Il s’agit de repenser la logique à partir de ce petit a. ».
L’objet a chute de la structure de l’être. Si une psychanalyse est la gestation de l’être à devenir sujet, l’objet a est le produit, l’accouchement de cette gestation.
La bonne nouvelle est l’apparition d’un sujet parmi nous. Est-ce le cas ? C’est important de mettre en évidence que j’ai écrit ça avant d’être accusé publiquement que j’ai été tendancieux à penser que monsieur Faugeras était sorti de psychanalyse. La mauvaise langue du Moi de vipère se reconnaitra. De mon côté, amusé, je m’esclaffe : « Même pas mal ! ». Toujours le sourire aux lèvres.
L’Autre sans barre dans le texte de l’édition ALI, et je le pense barré, s’articule à la « chaîne signifiante » et c’est elle qui supporte et qui porte, ce qui est vrai.
L’objet a est cette « scorie de l’être », dira Lacan, c’est un « produit de l’opération du langage ». C’est par l’ἔργον, par l’action, le travail, qu’il faut penser votre réunion de mardi dernier, et non par l’agressivité, la mesquinerie, les commérages
Je vous demande d’être digne de la psychanalyse. En un mot, je demande aux psychanalystes de l’École de travailler, d’écrire, de publier, de m’aider. Pour l’instant, elles retiennent mes produits, les diminuent, les rejettent, les passent de main en main, se renvoyant ainsi la balle.
Comment interpréter cela ? Tout simplement, elles me traitent en psychanalyste, en malpropre. Je les remercie d’autant de transfert.
Jusqu’à présent, incontestablement, j’ai échoué dans ma tâche de formateur de psychanalystes.
Cependant, depuis mardi, une avancée a été possible. Le Penisneid a été mis sur la table de discussion et aucune psychanalyste ne s’était dérobée, aucune n’a sauté du bateau. Je les félicite vivement. De 1937 à 2022, une lecture de ce roc vient d’être traversée. Le cap du Non une fois franchi, je compte avec les psychanalystes de l’École, et leur nouveau matelot, pour m’apprendre sur ce qu’est la position du psychanalyste, comment conduire une psychanalyse et même, ce qu’est la psychanalyse. Il me semble que vous avez la carrure, depuis mardi, d’y répondre.
L’objet a comme reste, « ne surgit que du moment où est conçue la limite que fonde le sujet ». Et c’est dans cet objet « que se réfugie la jouissance qui ne tombe pas sur le coup du principe du plaisir ». Dans cette logique, la petitesse du Moi ne s’évanouit pas à la sortie de psychanalyse. Or, qui a écrit cela c’est un homme qui avait abandonné sa psychanalyse personnelle, accablé par les passions de ceux qui l’aimaient, au nom de l’amour du transfert.
Je ne partage pas les vues de Lacan. C’est parce qu’il y a castration, et non limite – au sens du début du XIVe siècle, à savoir le marquage d’un territoire –, que l’être devient sujet et qu’il est possible pour ce dernier, d’attester et assumer pour de vrai, qu’il est seul et non solitaire, qu’il a une main devant et une main derrière, qu’il ne peut compter qu’avec le désir qu’il avait construit pendant sa traversée de psychanalyse.
Arriver à bon port ou à bon mouillage est la trace de sa traversé du fantasme et de sa reconnaissance de la chute de son objet premier, à savoir le rien (Genèse 3 ; 19) qu’indiquera à qui de droit, qu’il est sujet barré.
Pour Lacan, l’objet a surgit au moment où est conçue la limite ; plus haut, j’avais écrit que l’objet a est le rien qui se présente entre l’être barré et le sujet barré. La limite est le rien. C’est lui qui produit le commencent du désir castré.
Une sortie de psychanalyste ce n’est pas un lit de Procuste, c’est un enseignement de ce qu’est une navigation psychanalytique.
L’Œdipe est une aggravation pour l’être dans sa vie. La sortie de psychanalyse est un accouchement de l’être (ɇ) à la position de sujet ($). C’est maintenant que commence sa responsabilité d’exister.
À la sortie d’une psychanalyse plus question de compter avec Œdipe, ses parents, son époux, son épouse, l’héritage à venir. L’être compte avec son désir naissant et assumé.