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L’appendice phallique

L’appendice phallique


Fernando de Amorim

Paris, 11 janvier 2023

L’appendice phallique c’est ce que l’être, caché derrière le Moi aliéné, a réussi à inventer pour matérialiser la volonté de pouvoir qui anime les organisations intramoïques. Dans ce sens, la maladie est la preuve de la construction d’un phallus imaginaire dans le Réel de l’organisme.

Comme je l’ai écrit dans la brève précédente, si le psychanalyste a fait son travail

impeccablement, il faut que ce dernier se tourne pour examiner du côté de cette volonté des organisations intramoïques à ne pas céder, donc à ne pas être castrées.

Les organisations intramoïques sont castrées, l’Imaginaire traversé, le Moi dégonflé par l’action du clinicien, à condition que l’être assume de s’engager avec l’Autre barré en cédant de sa lâcheté.

Le Moi dans cette affaire de dégonflement est aliéné et sûr, pas forcément certain, de lui. Et toutes les fois qu’il est bousculé par les interventions du clinicien il devient agressif. L’être dans cette affaire de déclenchement de maladie organique pendant la psychanalyse, l’autre nom de l’appendice phallique, cède sa responsabilité au Moi, comme évoqué plus haut, mais aussi au médecin, à la science, à son Dieu. L’être est déterminé à être pour rien dans l’affaire qui ronge son esprit, affaire qui, sans action de la part du Moi, toque à son corps et qui, toujours sans réaction de sa part, au même, se loge dans son organisme, durablement, définitivement.

L’appendice phallique, c’est-à-dire la matérialisation par une maladie irréversible, est la preuve que l’être n’a pas cédé à la castration de l’Autre barré.

Ce qui est attendu, une fois que l’être sort de psychanalyse et donc dans la position de sujet mais atteint d’une maladie irréversible, est qu’il prenne soin de son corps pour éviter de nourrir la maladie organique avec une libido qui sera plus utile pour la construction de l’existence de l’être. En d’autres termes, qu’il soit responsable de son rapport à son Réel, et qu’il n’utilise pas son appendice phallique pour emmerder sa famille, son médecin, la société tout entière.

La maladie organique ne fait pas partie du corps, elle est la matérialisation du refus radical de l’être – appuyé par les organisations intramoïques et avec la complicité aliénée et agressive du Moi – à être castré.

Ainsi, l’être dans la position de sujet s’occupe avec soin de la maladie pour qu’elle ne soit pas utilisée pour devenir la matérialisation de l’instinct de mort.

La maladie organique doit être un élément d’examen de sortie de psychanalyse si elle faisait souffrir l’être à l’entrée de psychanalyse. Dans le cas de déclenchement pendant la psychanalyse, et sans erreur de conduite de la cure de la part du clinicien, la maladie organique sera considérée comme un appendice phallique, elle doit être traitée comme un élément qui ne concerne pas la psychanalyse, mais le sujet.