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Le maniement du transfert avec l’être psychotique

Fernando de Amorim
Paris, le 5 janvier 2023



Introduction

Tout d’abord le titre : l’être psychotique concerne le choix de l’être : l’être sous les jupes du Moi a validé la décision de ce dernier de ne pas monter à bord du bateau nommé castration. En restant à quai, le Moi rompt avec l’Autre barré. Une fois, deux fois, n fois, l’être continue à s’aligner avec le Moi. Puis, le bateau ne passe plus. Un manque s’installe entre l’être et le bateau. L’absence de cette passerelle, Lacan l’avait appelée celle du signifiant du Nom-du-Père. C’est ce choix qui signe la psychose. Mais pas la folie.

Il est possible d’être psychotique sans être fou. Le psychotique navigue sur la route de fond qui lui est dédié (Cf. Carte des trois structures). C’est quand il souffre et qu’il ne trouve plus de moyens de supporter le manque, qu’il vient, de gré ou de force, rendre visite au clinicien (psychanalyste dans la position de psychothérapeute ou de supposé-psychanalyste) ou au praticien (psychiatre, psychologue, psychothérapeute, médecin). Le fou c’est celui qui a rencontré la forclusion. Et cela est terrifiant. De là le délire, l’hallucination, le passage à l’acte, comme autant de médications impossibles.

La rencontre avec le clinicien

D’abord, il faut situer la position qu’occupe le praticien face au Moi malade. Il est possible de lui proposer l’hospitalisation, la médication, des ateliers à l’intérieur de l’institution, des groupes de paroles, une psychothérapie au rythme d’une fois par semaine.

Celui qui apporte un projet solide à la clinique du psychotique est le clinicien. Affirmer ceci n’est pas l’élever au-dessus d’un nid de coucou, c’est reconnaître qu’il a entendu Lacan quand ce dernier avait conseillé de ne pas se dérober à cette rencontre avec la psychose. Ceci ne signifie pas une quelconque hostilité envers l’hospitalisation ou la psychopharmacologie. Je plaide pour une clinique du partenariat – avec des psychiatres, avec des universitaires – où le psychanalyste, par sa formation spécifique – psychanalyse personnelle – a l’autorité du transfert pour écouter les dires de l’être en souffrance, et le suivre, tel un secrétaire d’aliéné. Pas au sens de Falret, mais au sens de Lacan.

Il n’y a qu’un transfert chez le psychotique. Il doit s’adresser à l’Autre barré. En affirmant cela je n’exclus pas la tendance, parfois pesante, du Moi, à s’adresser au clinicien. Le travail du clinicien est de s’esquiver, de refuser à tout prix d’être dans le viseur transférentiel du Moi psychotique. Et cela pour une simple raison : tôt ou tard, il sera aspiré dans ce que Lacan avait appelé la relation imaginaire. Le clinicien sera mis dans la position du mauvais objet, de l’autre méchant et, la suite d’une telle opération est la rupture transférentielle.

Comment éviter une telle situation ? C’est ici que se trouvent les moments difficiles dans la conduite de la cure avec le Moi psychotique. Si le clinicien suit l’enseignement de Pussin, il sera bienveillant, tout en sollicitant le respect de la règle d’association libre. Un bon nombre d’êtres psychotiques ont réussi à construire une subjectivité, voire une position de sujet, parce que le clinicien, dans la position de supposé-psychanalyste, a su occuper la position d’ignorant. C’est en supportant le transfert en psychothérapie (position de sujet supposé savoir) et en supportant la position d’objet a – qui est loin d’être du semblant – propre à la psychanalyse de l’être psychotique, que le clinicien pourra conduire la cure à bon port, ce que, dans le cas de la structure psychotique, j’avais nommé « La possibilité d’une île » (Cf. Carte des trois structures).

Le transfert de l’Autre c’est l’indicateur du transfert méchant. J’identifie l’Autre non barré comme faisant partie des organisations intramoïques. Cette organisation à l’intérieur du Moi se balade entre le côté conscient et inconscient du Moi. Elle est composée de la résistance du Surmoi freudienne et de l’Autre non barré lacanien. Le transfert de l’Autre se caractérise par la méchanceté puisque l’Autre non barré dit des horreurs au Moi qui, à son tour, aliéné par structure comme il est, parle sans savoir ce qu’il dit : des offenses, des méprises, du mépris et des agressions envers l’autre. Par commandements, par injonctions, l’Autre non barré, le bras verbal – tel un bras armé – de la résistance du Surmoi écrase le Moi, verbalement.

Ce qui est attendu dans la cure, psychothérapie ou psychanalyse, avec l’être psychotique, est qu’il réussisse à inventer (en psychothérapie), voire à construire (en psychanalyse), sa subjectivité. Cette opération débouchera, s’il arrive à bon port, sur la construction d’un sujet. Une telle opération indique que l’être s’est aligné avec l’Autre barré. Il s’agit d’une opération fragile mais préférable à la proposition unique d’hospitalisation ou la proposition unique de prescriptions médicamenteuses et des arrêts-maladie ou encore à la reconnaissance de la condition d’adulte handicapé, sans autre forme de procès clinique. Il est prouvé que la psychothérapie avec psychanalyste ou la psychanalyse avec l’être psychotique lui est bénéfique, puisqu’elle construit sa subjectivité, voire sa position de sujet. Une telle dignité n’est possible, jusqu’à présent, que si l’être est d’accord d’accepter le transfert avec l’Autre barré prime (Ⱥ’), position qui est celle du psychanalyste dans le transfert. Pour cela, le clinicien ne vient ni avec timidité ni avec excès. Un psychanalyste n’est ni réservé ni craintif. Il opère psychanalytiquement puisque psychanalytiquement il est formé. Le clinicien n’est pas dans une relation, il est dans un rapport, c’est-à-dire dans un impossible face à l’être qui souffre des symptômes psychotiques car, ce n’est pas la structure psychotique qui fait souffrir, c’est le symptôme.

Le transfert avec l’être psychotique deviendra fâcheux si le clinicien s’expose à une quelconque directivité transférentielle. De là ma préférence pour l’expression « rapport transférentiel » et non « relation transférentielle ». Dès que la relation s’installe, s’installera très rapidement la relation imaginaire, gonflement propre au Moi. Il ne sera plus question de psychothérapie avec psychanalyste, surtout pas de psychanalyse, mais de psychothérapie avec psychothérapeute, psychologue, psychiatre ou analyste.

Il n’y a pas de raison que le clinicien ne respecte pas les consignes cliniques de la psychanalyse, à savoir se taire, écouter et supporter le transfert. Exception faite pour des situations où une parole bienveillante, de castration bienveillante, est nécessaire, au sens aristotélicien. Et quand la situation devient difficile le clinicien dit un mot, voire deux, de manière pondérée, presque radine, histoire de ne pas déranger. En mettant sur pied la technique de l’écarteur, nom choisi en hommage à une bande de camarades chirurgiens, j’ai réussi à éviter des suicides, des hospitalisations, l’augmentation de prescriptions médicamenteuses. Cette réussite est due à l’enseignement freudo-lacanien, au partenariat avec des psychiatres prescripteurs et à l’engagement de l’être psychotique.

Penser qu’il n’y a pas de transfert chez le psychotique est une preuve d’immaturité clinique, voire d’ignorance. Surtout pas d’incompétence. De l’arrogance propre au Moi du praticien, oui.

Mensonge

Toutes les semaines, dans le réunions cliniques, supervisions individuelles et de groupe, j’écoute des cliniciens témoigner de cures avec des êtres psychotiques. Des psychothérapies et des psychanalyses qui durent depuis des années, sans qu’un seul centime soit demandé au contribuable. Ces personnes parfois édentées, puantes – relents qu’Édith de Amorim avaient baptisés avec beaucoup de tendresse « odeur de la clinique » –, sans emploi, sans domicile, se trouvent aujourd’hui avec un niveau de dignité sociale qu’elles n’avaient jamais imaginé pouvoir atteindre. Pas plus tard qu’hier, une dame de 75 ans avait dit à une clinicienne : « Je ne pensais pas que c’était possible dêtre bien dans ma vie, d’être détachée de ma famille. Je n’en reviens pas que la psychanalyse puisse faire ça ». Ce résultat favorable est possible parce que les indications freudo-lacaniennes sont respectées avec rigueur.

Inutile de s’attarder sur la demande de l’être, psychotique ou non. Elle porte la patte du Moi. Les enjeux cliniques se trouvent dans la souffrance – alignement entre l’être et le Moi – et la construction de son existence – alignement entre l’être et l’Autre barré – à la sortie de la psychanalyse. S’engager à occuper la position d’un petit autre, du côté du clinicien, ou répondre à la demande du petit autre qu’est le Moi représente le début de la fin, cliniquement parlant.

Bien évidement il est important de border la jouissance, mais il est encore plus important de construire un canal pour que la libido puisse nourrir la pulsion et que cette dernière puisse alimenter le désir de devenir sujet. Le psychanalyste n’interprète pas. Qui interprète ? C’est l’Autre barré parce que tel est le désir de l’être. Le psychanalyste n’apporte pas son savoir à la clinique, il apporte son désir d’occuper la position d’objet a, de rien. C’est à partir de cette position que l’être peut interpeller l’Autre barré, lui voler des signifiants pour construire des suppléances.

Le transfert du Moi à l’Autre non barré c’est le transfert de la soumission intrapsychique ; le transfert du Moi à l’autre c’est le transfert de l’identification imaginaire ; le transfert de l’être à l’Autre barré c’est celui qui construit une vie vivable, voire une existence possible, pour le sujet psychotique. Il n’y a pas de transfert de l’être au Moi, il y a couardise. Il n’y a pas non plus de transfert de l’autre au Moi, le transfert est toujours tromperie mutuelle. De là l’importance que le clinicien occupe une position dégagée de toute tentation imaginaire. C’est pour cette raison que j’avais installé le clinicien dans la position de grand A barré prime (Ⱥ’). Il est le représentant matérialisé de l’Autre barré (Ⱥ) dans la cure. Et cela quand il intervient. Quand il est en silence, il est dans la position du premier objet petit a – à savoir l’objet rien.

Je fais une distinction entre le transfert de l’Autre non barré et le transfert de la résistance du Surmoi. Le premier se caractérise par un verbe violent, le deuxième, par un acte violent.

Le transfert de l’Autre fait référence à l’agressivité, voire la haine, qu’exprime le Moi envers l’autre. « Pour quelle raison haïssez-vous autant cet homme politique que, selon vos propres dires, vous n’avez jamais rencontré ? » À cette question, le Moi ne sait pas répondre. Le transfert de la résistance du Surmoi se caractérise par l’agressivité envers l’autre, au point de l’agresser, voire le tuer, sans mot dire. Quand la question est posée au Moi de la raison de son geste, il est incapable d’y répondre. Dans les deux cas de figure, le Moi aliéné fait fonction de cerbère des organisations intramoïques.

L’Autre est toujours jouisseur, sa jouissance est verbale. La résistance du Surmoi ne jouit pas, elle se limite à déverser la libido de la pulsion agressive, voire la pulsion de destruction. Le Moi porte le chapeau de ces manifestations, mais il n’est que le porte-valises des organisations intramoïques.

Le transfert à l’Autre barré concerne le rapport qu’institue l’être dans son désir de construire sa subjectivité pendant toute la durée de la psychanalyse. À la sortie de psychanalyse, l’être est sanctionné de la position de sujet. Par la suite, par son désir de construire son existence, il deviendra sujet barré, puisque tel est son désir éthique.

Le transfert vers le psychanalyste est toujours un transfert mensonger. C’est au clinicien de manier la cure pour éviter ce transfert et faire en sorte que l’être puisse aller vers la construction de sa subjectivité, voire de sa position de sujet, même s’il est de structure psychotique. La question du rapport de l’être au Réel concerne la castration, indépendamment de la structure psychique (névrose, perversion, psychose), même si dans ce dernier cas de figure, le désir du psychanalyste est davantage sollicité pour le maniement de la cure, qu’il s’agisse d’une psychothérapie avec psychanalyste ou d’une psychanalyse. En d’autres termes, la conduite de la cure du psychotique repose sur la compétence du clinicien de la conduire à bon port.

En venant trouver le clinicien, l’être donne déjà la preuve qu’il souhaite la présence de l’Autre barré dans sa vie puisque ce que le Moi lui propose n’est pas suffisant pour que l’être puisse avoir la perception quotidienne d’une vie vivable. En s’appuyant sur la position dans laquelle le met le Moi du psychotique, position de sujet supposé savoir, le clinicien fera appel à l’autorité du transfert pour le mettre au travail psychanalytique. L’Autre barré (Ⱥ), est un locus d’adresse et de recours. Prière de ne pas confondre avec l’Autre non barré (A), avec l’Autre barré prime (Ⱥ’), position du clinicien, ou avec l’autre (a), son semblable.

Le transfert avec le psychotique est tout à fait possible. Nul doute là-dessus. Il existe quelques difficultés propres au Moi psychotique, mais son maniement est possible. D’Abraham à Tausk, de Reich à Deutsch et cela jusqu’à Lacan, des cliniciens ont prouvé qu’il était possible de manier le transfert avec l’être psychotique et même de tirer son épingle du jeu. Ce que j’affirme clairement c’est que, si problème il y a pour la conduite de la cure avec le psychotique, ce problème se trouve du côté du praticien.

C’est tellement du côté du praticien que lorsque Lacan évoque, dans un de ses Écrits (p. 253), la transaudition, il fait référence à l’incompétence du praticien à entendre. De là son ironie mordante à propos des nombres sans fin d’oreilles pour entendre. Je pense qu’il visait ici Reik. En d’autres termes, ce dernier met en place une astuce pour que le Moi – toujours lui – soit de la partie clinique. Ce qui, cliniquement, est un très mauvais calcul.

La visée du clinicien dans la clinique avec l’être psychotique, ce n’est pas le sens – indépendamment de la coloration qu’on lui donne, c’est de faire en sorte que l’être construise son existence. Mais pour cela, il faut quelqu’un qui sache ne pas être, ou quand il faut qu’il le soit – quand c’est exigé par l’agitation psychotique – qu’il soit « comme le chien toléré par la gérance », comme écrit le poète Pessoa. Je trouve cette position chez le supposé-psychanalyste, même s’il est déjà reconnu en tant que psychanalyste. Ma formule – « la psychanalyse du psychanalyste est sans fin » – vise à éviter qu’une fois percé d’un bout à l’autre, tel un canal de Panama, le Moi se remplisse tout naturellement de boue, de cailloux, de sable et empêche à nouveau la circulation libidinale et la navigation signifiante.

Supporter le transfert

Il faut signaler que ce remplissage imaginaire est une démarche inévitable puisque l’être et le Moi sont comme cul et chemise depuis l’apparition du premier, l’être, parmi les vivants. Ce serait vraiment être innocent de penser que l’être va céder sa relation avec le Moi pour s’accoquiner avec l’Autre barré au nom de l’autorité du transfert. L’innocence n’est pas mon plat de prédilection.

De ce fait, une interprétation est séparatrice quand elle vient de l’Autre barré, traverse l’imaginaire et dégonfle le Moi psychotique. Ici, la prudence est le mot d’ordre.

Si le praticien ne remarque pas la perle qu’il a entre les mains – qui s’appelle le transfert, c’est qu’il a un problème au niveau de sa formation. Pour éviter cet embarras, j’avais institué que « la psychanalyse du psychanalyste est sans fin ». Cela veut dire que, du moment qu’il aura la responsabilité d’assurer des cures (une fois qu’il n’est plus engagé avec la psychanalyse, ce qu’il fera de sa vie ne m’intéresse plus), il se doit de continuer sa psychanalyse et de pousser ses études sur les travaux de Freud et de Lacan, c’est-à-dire, du premier au dernier écrit, de faire des supervisions individuelles et de groupe hebdomadaires, participer à des présentations cliniques, à des discussions quotidiennes sur la clinique et la théorie psychanalytique, ainsi qu’étudier la médecine, la philosophie et les disciplines qui s’y rapportent. C’est cette organisation qui m’a poussé à reconnaître les effets de la psychanalyse sur l’être psychotique de manière favorable et non de manière malheureuse. En d’autres termes, le psychiatre, le psychanalyste, ainsi que le patient, mettent leur désir sur la table de l’opération psychanalytique.

Supporter le transfert est au cœur de la position du clinicien. S’il ne peut pas occuper une telle position il n’est pas formé à la psychanalyse : ou il n’a pas fait une psychanalyse personnelle, ou il n’a pas poussé sa psychanalyse à son terme. Supporter le transfert du Moi et savoir manier le transfert de l’Autre, exprimé par le Moi, est au cœur de la clinique du psychanalyste.

Le transfert adressé au clinicien, quand ce dernier est mis par le Moi dans la position de psychothérapeute, est un transfert de reconnaissance, c’est un transfert d’amour qui peut se transformer en haine dès que le clinicien démasque la manœuvre du Moi. Quand l’être est en psychanalyse, le transfert est adressé à l’Autre barré et il indique que l’être désire savoir sur le désir de l’Autre non barré. Mais pour cela, il faut s’appuyer, s’accrocher à l’Autre barré. Et c’est au clinicien, et non au psychanalysant, de veiller à ce qu’il en soit ainsi.

Dans ma clinique avec l’être psychotique, je ne me limite pas à dégonfler le Moi et barrer la jouissance. En suivant les indications freudo-lacaniennes, je conduis la cure. C’est la conduite de la cure qui décide l’être à s’engager avec l’Autre barré et à se désolidariser de son ami de toujours, le Moi. En se désolidarisant du Moi et donc en s’engageant avec l’Autre barré, l’imaginaire est castré et le Moi est dégonflé, ce qui permet au Surmoi de reprendre du service et ainsi barrer la jouissance aliénée et aliénante du Moi. La conséquence est la construction, pour l’être psychotique, d’une suppléance, dans le cas des psychothérapies, et d’une possibilité d’une île, pour la sortie de psychanalyse de l’être de structure psychotique.

Une interprétation séparatrice, comme la position de sujet supposé savoir lacanien, provoque des séparations, des déviations, comme des accidents de parcours, banals et courants. Ce n’est pas ce qui détermine l’essentiel d’une cure. Je vise, grâce à l’enseignement de Freud et de Lacan, à ce que l’être construise son existence, c’est là l’essentiel, ce qui signifie qu’il est devenu sujet, même s’il est de structure psychotique.

La vraie interprétation sort de la bouche de l’être. Cela est possible parce que la clinicienne est apte à supporter le transfert et conduire la cure – psychothérapie ou psychanalyse – avec l’être de structure psychotique. Quand une psychanalysante paranoïaque arrive à interpréter seule, et qu’elle arrive aussi à dire que ses interprétations relèvent de son imaginaire, qu’elle n’abandonne pas son travail mis sur pieds depuis qu’elle est en psychanalyse et qu’elle change de positionnement pour que « ça se passe mieux », cela indique que l’être psychotique s’aligne avec l’Autre barré et c’est cela ma réponse à la question préliminaire à tout traitement possible de la psychose : le traitement avec la psychose est possible, à condition que les cliniciens retournent sur le divan, que les psychiatres et les familles comptent avec le psychanalyste, que ce dernier ne cède pas son honorable position de psychanalysant, unique position qui vaille et, enfin, que l’être s’engage à respecter les consignes cliniques qui lui sont déclinées par le psychanalyste.