L’affliction de la perte de quelqu’un est, parfois, une douleur que beaucoup pensent insurmontable. Tout un chacun passe par différentes étapes. Elles doivent être respectées car, elles détermineront, ou non, l’accomplissement du travail de deuil. La pathologie ne réside pas dans le fait de pleurer, de « craquer », mais dans celui de nier la disparition, la mort de l’être cher, qu’il soit un nouveau-né, un nourrisson, bébé, un jeune, un jeune adulte, un mari, une épouse, un parent, un ami. Même si la personne a à faire face à des symptômes les plus variés – sentiment de tristesse profonde, de dépression, de mélancolie, de paralysie corporelle –, seul le médecin, le psychanalyste, le psy (psychologue, psychiatre), pourront, avec la personne endeuillée, déterminer s’il y a une relation entre le processus de deuil ou non.
Au cœur du deuil se trouve le sentiment de culpabilité. Même si cela est difficile à entendre pour quelqu’un concerné par le deuil, il ne faut pas perdre de vue que le deuil peut ré-ouvrir une blessure ancienne. D’où l’importance de penser, et panser, avec un clinicien de votre choix, la culpabilité des choses et des mots qui n’ont pas été dits.
Même si des associations existent pour apporter un appui dans un moment de souffrance, il me semble important de saisir l’instant de la douleur pour dire, dire ce qui ne va pas, dire les regrets et les remords.
- Nous pensons instinctivement à la perte d’un enfant pour l’adulte mais, il faut penser à la détresse des enfants quand ils perdent leur père ou leur mère, voire un petit frère. Plus l’enfant est petit, plus il est aisé de l’aider à faire son deuil. Quant aux enfants qui ont déjà un accès à la parole, c’est par leur corps, parfois, qu’ils vont exprimer le mal être de la perte de l’être cher. Quant aux jeunes gens, il est préférable de parler clairement avec eux pour qu’ils décident quand ils veulent parler de la mort d’un proche, si le fait de participer aux funérailles est souhaité par eux ou non. Quelques psys stipulent qu’il est important, pour faire le deuil, de venir à l’enterrement, d’avoir une photo du défunt avec soi. Je ne partage pas la règle générale de cette démarche. J’avais déjà rencontré des jeunes gens qui voulaient participer aux cérémonies funéraires et d’autres qui refusaient catégoriquement. Dans les deux cas, c’est par la parole, dans le cadre de la consultation qu’il est préférable de construire une décision.
- Pour quelques jeunes, la réaction à la perte n’est pas immédiatement le deuil mais la prise de drogues, l’alcoolisme ou des comportements à risques – par exemple des sports ou des pratiques sexuelles – pouvant mettre en danger sa vie. Parfois ces comportements peuvent être liés directement au décès d’un copain de classe, collègue ou lycéen.
Le deuil exige un travail symbolique. Faire appel au concept – certes popularisé, mais ô combien inexacte – de résilience, ne sort personne, à savoir, le patient et le psy, des difficultés cliniques. La résilience est un concept venu de la physique, de la mécanique plus précisément, pour mettre en évidence la résistance d’un matériau au choc. Chez l’être parlant, c’est le signifiant, la parole bien dite, la parole maudite, qui bouleverse ses pensées, son corps, sa vie. Le deuil – qu’il soit du nourrisson, du bébé, du jeune, de l’adulte, du vieillard, qu’il soit homme, femme, homo, trans, bi – ne se règle pas par magie, ni par définitions savantes. Ce que nous avons de mieux alors c’est de rencontrer quelqu’un pour parler de son chagrin.
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