L’agressivité est l’indicateur que la personne ne va pas bien. Qu’il s’agisse d’un enfant, d’un jeune, d’un adulte ou d’une personne âgée, de sexe masculin ou féminin, l’agressivité signale une souffrance qui ne s’exprime que par la voie agressive, par la parole ou par des actes de violence.
L’agressivité envers sa famille vient signaler que la relation entre la personne agressive et sa famille mérite d’être traitée autrement que par l’indifférence, coup de gueules ou carrément des passage à l’acte : un père qui frappe sa femme, la fille qui tape son père ou le fils qui agresse sa mère.
Il faut signaler que le manque de respect des adultes envers les enfants est un dénominateur commun dans l’expression d’agressivité. Beaucoup des parents utilisent leurs enfants pour régler des difficultés qu’ils n’ont pas réglées avec leurs propres parents.
Un parent qui se manque de respect, qui abandonne sa position d’adulte et qui se comporte en ado attardé n’est pas de taille à exiger du respect du fils envers sa mère.
Un père qui trouve dans l’argent le moyen d’acheter sa paternité ne peut s’attendre qu’au mépris de son fils. Ce mépris se caractérise par des actes de délinquance. La délinquance est parfois une forme de trouver un adulte pour être cadré, lui donner des limites. Une mère ou un père qui défend son fils face à un policier qui l’accuse d’acte d’incivilité envers sa voisine ou envers la police elle-même, ne rend pas service au jeune.
Le comportement de jeunes musulmans qui se comportent en maîtres à la maison en rappelant à leur propre père l’heure de la prière, n’a rien ni de religieux, ni de sociétal. Il s’agit d’un appel à ce que le père institue la loi du respect à la maison. Sans cette aide existentielle, quelques jeunes se tournent vers l’agressivité envers leur famille et leurs proches. Quelques autres s’enferment dans une logique de radicalisation et tournent cette agressivité – fruit de l’absence d’un père pour aimer et respecter, comme dit le poète – contre eux-mêmes. Sans avenir, ces jeunes rentrent dans une logique qui n’a rien de jeune : refus de la musique, de la danse, de la boum, des amis. Ces jeunes sont déjà très loin de la vie sociale, de la civilisation. En ce sens, aller faire la guerre c’est leur unique forme de vivre.
Il faut signaler qu’il ne s’agit pas ici d’une lecture liée à une origine ou à une religion car, beaucoup de ces jeunes femmes et jeunes hommes sont des convertis. Ils ne sont pas convertis au désir mais à l’agressivité et à la haine. Ce qui est regrettable.
La rencontre avec un psychanalyste peut-elle les aider ? Bien entendu. Cependant, veulent-ils de l’aide ? Je ne le pense pas. Quand Le Monde écrit que La France ne veut pas le retour des djihadistes capturés en Syrie et en Irak, cela ne peut être que compréhensible.
Comment faire ? Eduquer les enfants et les parents à la vie civilisée. L’agressivité et son bras armé, la violence, ne peuvent pas faire l’économie de l’éducation.