Au-delà de la haine, la castration Symbolique
Fernando de Amorim
Paris, le 5 juin 2020
L’humaine haine, que j’écris humhaine, est au cœur de la conduite de la cure des malades, patients et psychanalysants. Être en vie n’est pas une activité donnée à tout le monde et, quelques-uns témoignent clairement de leur indisponibilité, incapacité ou incompétence pour exister dans la vie. Face à la souffrance, ces Moi souhaitent que la mort vienne les délivrer de leur vie. Évidemment, ils ne veulent pas la mort, néanmoins ils ne savent pas comment construire leur existence. Quelques-uns, c’est-à-dire, leur Moi, n’arrivent pas à cette vérité existentielle troublante, mais cela ne les empêche pas de simuler une maladie, d’avoir des symptômes psychiques, corporels ou organiques. Bien évidemment, le trou béant de la sécurité sociale est la preuve que la médecine de papa – celle qui soigne par médicaments, conseils et arrêts-maladie – est dépassée par les événements, comme les politiciens face à criarde généralisée des réseaux sossiaux, avec deux s, version SS, s’il vous plaît.
Quelques personnes mettent en place ce qui, en sémiologie, est appelée « simulation ». Il s’agit d’une imitation intentionnelle et délibérée d’un trouble psychique ou d’une maladie de laboratoire comme le trouble psychosomatique, en vue d’éviter une contrainte, venir travailler par exemple, obtenir satisfaction, un arrêt maladie pendant des mois, voire des années par exemple, et ainsi, retirer un bénéfice matériel d’être payé, ou moral avec ce sentiment d’être compétent à faire chier, comme il se dit en français rabelaisien.
Ce que je décris ici c’est le b.a.-ba du psychanalyste.
Régulièrement un médecin du travail, un médecin en ville, la pensée sociale française et son excellent système de protection social, sont abusés par le Moi cerbère des organisations intramoïques.
Les maladies constantes et pénibles, méritent que les cliniciens (médecins, chirurgiens, psychologues, psychiatres) se penchent sur l’appareil psychique du patient. Je pense qu’ils trouveront la difficulté de l’être à exister. Ici, j’émets l’hypothèse que la maladie organique, corporelle ou psychique est l’expression de la souffrance de l’appareil psychique dans son rapport au Réel. Cette hypothèse vient de mon contact avec des gens qui traversent et sortent des maladies. Leur témoignage clinique fait apparaître l’accablement ou la tristesse, voiles de la haine. Ces gens sont dans leur vie, tout en traitant à leur manière cette mauvaise rencontre que constitue, pour eux, le fait d’exister. Il y a ceux qui viennent en psychanalyse et découvrent leur haine œdipienne, et d’autres qui souffrent sans se donner les moyens de savoir sur ce qu’essaye de leur enseigner leur corps souffrant ou leur organisme malade.
La psychanalyse propose à l’être de construire à partir de sa vie, un possible. Puisqu’il est sur terre, La bonne planète selon le poète Charles, il est regrettable de ne pas en profiter pour exister.
Cette construction passe par la castration Symbolique. Si l’être est d’accord de dégonfler son Moi, il se verra devenir sujet. C’est la solution psychanalytique proposée face au Réel – le Covid-19 est l’exemple le plus frais –, à l’Imaginaire trompeur – la destruction des biens de l’autre ou de l’autre au nom de l’antiracisme –.
Le Symbolique vient alléger l’être dans son rapport à l’autre (a’), à l’Imaginaire, au Réel.