Les sites traitant du pervers narcissique mettent l’accent sur le tableau du méchant pervers. C’est une manière de lire cette affaire. Je me pencherais sur la position de celle ou celui qui en est victime.
Le mot pervers est connu dès la première moitié du 12esiècle.
A cette époque, pervers était défini comme celui qui est enclin à faire le mal. Le mot narcissique est plus récent dans l’histoire de la psychiatrie et de la psychologie. Il indique que la personne est atteinte de narcissisme.
Pour la psychologie, le narcissisme est l’amour excessif porté à l’image de soi, associant ainsi, une valorisation démesurée de soi et par conséquent une sous-valorisation, voire dévalorisation de son semblable, qu’il soit son partenaire sexuel, un enfant, un collègue de bureau. Si le narcissisme est nécessaire chez l’enfant, chez l’adolescent il sert à le protéger. Chez l’adulte, le narcissisme sert à compenser.
Compenser quoi ? Seule la rencontre avec un psy – psychologue, psychiatre – ou psychanalyste pourra le déterminer.
Caractéristique
Le fait de manipuler quelqu’un est en soi un indicateur d’une volonté de pouvoir que toutes les personnes ne possèdent pas. Si n’importe quel être humain manipule son semblable pour avoir de la nourriture ou de l’amour, personne ne naît avec la volonté de détruire l’autrui ou soi-même.
Avoir de telles pulsions de destruction déchainées, suppose de la détresse et un sentiment d’avoir était maltraité narcissiquement.
Bien entendu cela se dévoile dans le cadre bien précis de la cure avec un psychanalyste, et c’est au psychanalyste de repérer s’il y a, à cet instant, dans les dires du patient, un vrai témoignage ou une énième tentative de manipulation.
La tétée, la masturbation, la vie sexuelle et génitale d’adulte
L’enfant, avec Freud, devient un « pervers polymorphe ». Cela veut dire que le petit d’homme utilisera tout ce qui sera à sa disposition – de la tétée en passant par la masturbation jusqu’à la génitalité – pour trouver satisfaction.
Ces changements sont normaux, ils constituent des étapes dans le développement de l’enfant. Cependant, quelques personnes ne prennent pas la voie de la rencontre vis-à-vis d’autrui avec l’intention de donner et recevoir, mais bien plutôt la voie de contrôler ou de soumettre l’autre. Ces personnes restent dans un registre spécifique, celui de la satisfaction à voir l’autre dans la détresse, dans la souffrance, dans l’humiliation.
Il ne s’agit pas d’une maladie mais d’une volonté de vengeance et de pouvoir qui ne peut être touchée que si l’être souffre. C’est pour cette raison que j’avais fait le choix de ne pas viser celui qui accable mais bien celle ou celui qui boit le calice jusqu’à la lie.
Vengeance
Les pervers narcissiques sont-ils toxiques ? Bien entendu. Ils peuvent séduire, pas avec l’intention de l’amour mais avec celle de dominer. L’affect qui les anime est la haine de l’autre, masquée par un charme que l’expression populaire qualifie de « ravageur », ayant un sourire « carnassier ». Dans un deuxième temps clinique, c’est la haine de l’Autre qui apparaîtra dans le scénario clinique.
Victime
Comme je l’ai évoqué plus haut, la grande majorité des personnes se mettent dans une position de victime d’un pervers narcissique. Il me semble plus important de diriger la lumière vers la personne qui accepte d’être sous la coupe de ces personnes. Il est évident qu’il faut examiner avec la victime le bénéfice, bien sûr douloureux d’être à la merci de quelqu’un qui l’installe dans une position sexuelle, professionnelle, sociale, de proie.
Enjeux inconscient
C’est toujours la souffrance qui justifie que quelqu’un puisse venir rencontrer un psychothérapeute (psychiatre ou psychologue de formation), un analyste ou un psychanalyste. Si le psychothérapeute s’occupe de la relation entre le bourreau et sa victime dans ses aspects relationnels, dans la souffrance et la détresse procurées à la victime, le psychanalyste quant à lui, examinera les enjeux inconscients qui ont poussé la personne qui souffre à entrer, nourrir et rester dans une relation qui, de toute évidence, n’est pas, pour elle, plaisante.
Si vous souffrez de ces maux tant du côté de la personne qui souhaite se venger que du côté de la personne qui subit, contactez nous.