Paris, le 19 avril 2017
De plus en plus de nord-américains sont en détresse psychique. C’est ce que nous apprend Le généraliste en ligne du 18 avril 2017.
Il faut signaler qu’ils parlent de « détresse psychologique ». C’est moi qui utilise le mot « psychique », car le mot psychologique n’est pas suffisant pour décrire la souffrance de l’être. Cette souffrance psychique concerne 8,3 millions de personnes.
La CPP – Consultation Publique de Psychanalyse
Il faut signaler aussi au lecteur que j’avais organisé un débat sur la santé mentale avec les autres membres du RPH – École de psychanalyse le 13 avril 2017 de 20h à 23h. Outre les candidats, les représentants des écoles de psychanalyse, psychologie et psychiatrie et aux universitaires, une invitation était adressée aux diplomates des pays faisant partie de l’Union Européenne ainsi qu’aux représentants de la santé mentale de la Chine et des États-Unis.
Ce choix politique vise à sensibiliser le plus grand nombre sur ce qui se fait en France avec la CPP – Consultation publique de psychanalyse. En 2016, la CPP, portée par 18 cliniciens, a assuré plus de 37 000 consultations et ses 18 membres ont eu un revenu avant impôt de plus d’un million quarante sept mille euros.
Le tout sans demander de l’argent au contribuable. En fin de comptes, la population reprend le chemin du travail, de l’amour et de la dignité puisqu’elle paye selon ses moyens. Les étudiants articulent la théorie avec la clinique vive, tout en gagnant de l’expérience et en constituant dès le début de leur vie universitaire, leur patientèle.
L’invitation aux pays européens vise à sensibiliser nos représentants politiques qu’il ne sert à rien de crier au loup nationaliste s’ils ne prennent pas en charge la détresse de la population.
Celle à la Chine vise des collègues français qui forment des chinois à la psychanalyse.
Enfin, celle aux États-Unis vise, elle, à signaler que, selon moi, la psychanalyse n’est jamais arrivée aux États-Unis.
Le désir
L’article publié par Le généraliste m’a poussé à signaler que c’est la France, ses cliniciens, sa culture, sa langue qui peuvent proposer un programme humain de vie, où le désir soit au rendez de la santé, de la politique, de l’éducation.
Il ne s’agit pas d’une idéologie ou d’une manière de vivre, seulement une manière d’être apaisé avec soi pour pouvoir être avec l’autre. Je rassure les détracteurs. Tous n’arriveront pas car, comme dit le poète, quelques-uns ont trouvé leur chemin, d’autres n’ont pas encore trouvé leur chemin, d’autres ne trouveront jamais leur chemin. En tant que psychanalyste, mon travail est de faire en sorte que quelques-uns puissent se réveiller à leur deuxième vie, celle qui leur révélera qu’ils viennent de perdre leur première. Et qu’il n’y en aura pas une troisième.
La tristesse, l’agitation, l’irritabilité des nord-américains est le fruit d’une logique psychiatrique et psychologique où le désir n’est pas au rendez-vous. Personne ne peut être soigné psychiquement avec des psychotropes uniquement ni avec des injonctions. Il est important de repenser ce qu’est la santé mentale et l’engagement des généralistes dans cette bataille est essentiel. Il faut signaler que ce sont eux qui prescrivent le plus de psychotropes en France.
Ce que je leur propose c’est l’installation de la clinique du partenariat. Dans cette stratégie, le médecin s’occupe de la santé de l’organisme malade et le psychanalyste des causes psychiques de la souffrance qui n’est pas encore médicale, comme les symptômes fonctionnels et la souffrance psychique.
Il est fondamental que le médecin retrouve sa dignité clinique. Faire tant d’années d’études pour faire de la paperasse, est incompatible avec le désir du patient et de celle ou celui qui le soigne.
La CPP fonctionne à Paris, en Île-de-France et en Bretagne. Pour l’instant.