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Notre milieu socioculturel a-t-il un impact sur notre intelligence ? Paris 9

Bien sûr que le milieu socioculturel produit un impact – et ce dernier peut être favorable ou gênant –, sur l’intelligence. Mais avant il faut définir ce que nous entendons par intelligence.

L’intelligence est la faculté à organiser le réel en pensées, en actes ou en paroles pour l’être humain – l’être parlant comme disait le psychanalyste français Jacques Lacan –, ou en actes seulement pour l’animal.

La question est de savoir comment faire pour nourrir l’intelligence de nos jeunes, qu’ils soient enfants ou adolescents ?

La culture

Notre actuelle ministre de l’éducation vise, me semble-t-il, à traiter la question de l’éducation des jeunes par le bas. Elle nourrit l’enseignement de l’arabe pour des enfants qui sont nés en France mais qui ont des parents qui viennent des pays du Maghreb. Cependant, ces jeunes vivent en France et ne savent pas parler le français. Comment ces enfants pourront-ils construire leur vie sociale si la manière qu’ils ont d’aborder leurs semblables manque de ce qui caractérise la France dans le monde, à savoir,  le parler français ?

Les adultes, qu’ils soient enseignants, policiers, psys, doivent, avec les moyens qui sont les leurs, aider ces enfants à continuer leurs études. L’école est la voie pour une professionnalisation. La connaissance et la culture sont des boussoles pour s’orienter dans la vie, en tant que boulanger, architecte ou musicien.

Le carcan socioculturel

Le milieu socioculturel d’un enfant parisien n’est pas le même dans une banlieue où le bruit est constant et où les enfants n’ont pas d’endroit pour faire leur devoirs. Une telle perspective de misère pousse ses jeunes dans les bras du discours aliéné des ennemis de la culture et de la civilisation humaine.

Quelques jeunes de banlieues ont réussi, grâce à leur désir, au soutien de leurs parents qui payent leurs impôts et de la société française, à accéder à l’université, à avoir un diplôme et avoir un travail car, plus ils poussent leurs études, plus ils ont les moyens de trouver un emploi.

Certes, ils ont du travail, mais la croûte socioculturelle communautariste, religieuse, familiale, et bien entendu inculte, les a toujours accrochés : entendre des étudiants de grandes écoles françaises reprocher à leurs collègues de classe qu’elles s’habillent trop court, qu’elles ne croient pas en Dieu et, les voir pousser leur connerie jusqu’à ne pas serrer les mains d’une collègue parce qu’elle est du sexe féminin, est la preuve que si l’intelligence est là – on ne fait pas un doctorat en ingénierie ou informatique sans intelligence –, le carcan socioculturel est présent lui aussi.

L’intelligence

Dans ces cas, l’intelligence des ses êtres humains semble être mise de côté. C’est comme s’ils étaient excellents en mathématiques et complètement stupide concernant l’évolution de la civilisation. Il s’agit des BAC +5, et même davantage, qui pensent comme un nedjdi.

L’intelligence peut être utilisée pour des calculs pointus, mais sans la culture française – sa langue, sa littérature, sa disponibilité à être ouverte au monde, aux autres personnes (la France est le pays d’Europe qui compte le plus de mariages mixtes) –, cette intelligence se paupérise avec le temps.

L’intelligence suppose esprit, suppose rapidité de réflexion au service du mot bien dit pour qu’une solution soit construite, pour que la solution soit inventée.

Des enfants et des jeunes souffrent parce que leurs parents ne les poussent pas à devenir français à part entière.

Nous sommes tous, sans exception, perdants dans cette logique tribale, mesquine, imbécile.

Docteur Fernando de Amorim, psychothérapeute et psychanalyste, président du RPH.