Bien-sûr qu’il est possible d’être heureux, par moment. Quand quelqu’un sort d’une psychanalyse, il est beaucoup plus apaisé. Et il y a même des moments de joie, de joie qui n’existait pas quand il a commencé sa psychanalyse.
Heureux c’est être à l’heure, heure de la joie. Et même heureux, heureux d’être à l’heure de la joie avec eux : avec les copains, avec les enfants, heureux avec sa compagne, son époux. Dans ce sens-là, l’heure d’être heureux avec soi et avec eux, avec les autres, c’est possible : oui, à la sortie d’une psychothérapie et surtout à la sortie d’une psychanalyse.
Comment être heureux ? On commence à être heureux quand on commence à se mettre au travail. Le travail rend heureux. Un travail, d’abord, qui consiste à savoir sur soi.
C’est ça une psychothérapie. C’est surtout une psychanalyse. C’est en sachant sur soi, sur le désir qui l’anime, que quelqu’un peut se sentir par moment, d’une manière moins espacée, heureux.
Avec qui ? La personne qu’elle a choisi comme mari ou comme femme. C’est le choix de l’existence qui permet à quelqu’un de se sentir heureux. Pour les êtres humains, c’est très difficile, d’être heureux seul. C’est dans notre nature d’être heureux avec quelqu’un. Avec quelqu’un du même sexe, avec quelqu’un du sexe différent, mais que cette personne soit consentante.
Je pense ici aux situations où des adultes pensent que les enfants sont aptes à choisir d’être avec eux. C’est une logique pédophile où une seule personne, dans le couple, décide pour l’autre. Nous voyons aussi des situations comme ça dans les couples où l’un est humilié, ou dégradé, insulté par l’autre. Dans ces cas de figures-là, nous ne pouvons pas parler d’un couple heureux.
Etre heureux, c’est être à l’heure de la joie avec l’autre.
Pourquoi être heureux ? Mais parce que c’est beau. Parce que « c’est bon pour le moral », comme dit les chansonniers de La Compagnie Créole.